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Pour un sambiste, quel est l'endroit rêvé pour jouer, écouter et danser la samba si ce n'est dans la ville qui accueille chaque année le plus grand carnaval du monde Rio de Janeiro.
C'est dans cette ville de soleil, de musique, de danse, d'exotisme et d'érotisme que le groupe Sambatuc a décidé de s'aventurer. Ce n'est pas du tout - comme certains pourraient le penser - un voyage touristique, mais un véritable plongeon au coeur des écoles de samba, de leurs quadras, de leurs barracões, et autres lieux secrets de répétition et de préparation, à quelques jours de la traditionnelle parade des 14 grandes écoles de samba.
Il fait 32° quand nous arrivons à 16 musiciens à l'aéroport Antonio Carlos Jobim de Rio. Les 2 minibus nous attendent comme prévu : on charge les bagages et direction Copacabana. Sur la route, on commence à réaliser ce qui nous arrive : ce n'est plus un rêve, on y est ! Quelques minutes plus tard, on arrive au Copacabana Sol Hotel situé à 300 mètres de la plus belle baie du monde. Mais on ne s'y attarde pas. On est épuisé par le long voyage, et ce soir, on commence notre parcours initiatique : répétition à la quadra de Mangueira.
Nous étions presque tous les soirs dans une quadra, lieu de répétition des grandes écoles de samba. Le premier soir, on a pu assister à l'élection de Miss MANGUEIRA, un spectacle pour nos oreilles mais aussi pour nos yeux. On a enchaîné les soirs suivants avec les écoles de Mocidade, Salgueiro, Portela et Beija Flor. Cela a été à chaque fois unique et époustouflant.
Chaque après-midi, on avait 3 heures de stage de percussions à la quadra de Mocidade avec Mestre Jonas, le frère de Jorjão, l'ex-mestre de Mocidade, et Duda, le fils de Mestre Coé, l'actuel chef de la bateria de Mocidade.
Le barracão est un lieu tenu secret car c'est là qu'on y construit et décore les chars du défilé. En effet, la surprise réservée au public et au jury doit rester intacte jusqu'au jour J du carnaval. C'est au barracão de MOCIDADE que le carnavalesco Renato Lage a conçu le thème (enredo) de cette année 2000. Il est également responsable des costumes, des chars et des chorégraphies.
A 6 jours du défilé, on a été reçu avec beaucoup d'enthousiasme, et on a pu découvrir en exclusivité (avant les millions de téléspectateurs) les croquis des costumes et les huit chars aux couleurs du drapeau Brésilien (thème de l'enredo 2000 de Mocidade).
C'est encore avec générosité que nous avons été reçus dans l'atelier de couture "AGITO". C'est là que pendant plusieurs semaines, une poignée de bénévoles - hommes, femmes, enfants - fabrique nuit et jour les costumes pour les écoles de samba. On en profite alors pour observer le travail méticuleux des couturières et pour leur poser des questions.
Pour le Carnaval 2000, l'atelier fabrique plus de 150 costumes rien que pour Mocidade, à l'image des Indiens d'Amérique, les "Indiens du Futur sidéral" .
Nos seize costumes ne sont pas encore prêts. On reviendra les récupérer plus tard ...
Praça Onze, centre de Rio ... En ce soir du 5 mars 2000 commence le défilé des écoles du groupe "spécial" (grupo especial) dont fait partie Mocidade. 19h, la nuit est enfin tombée, ce qui marque le début des festivités. Et ça va durer jusqu'à l'aube !
Vers minuit, on quitte l'hôtel en costumes et plumes, pour se rendre en métro à la concentração. Là, on se retrouve parmi les 4000 autres componentes des différentes sections (alas) qui constituent cette année la Mocidade (danseurs, musiciens, chorégraphes...)
Vers 4 heures du matin, on s'impatiente, la tension monte, il fait toujours aussi chaud et le trac n'arrange rien. On ajuste une dernière fois le costume, on se met bien en ligne. Dans quelques minutes, ça va être à notre tour ...
On entend le feu d'artifice qui annonce l'entrée de Mocidade dans le Sambodrome. Une clameur monte des gradins quand la chanson démarre. Ca y est, c'est à nous !
C'est parti pour 80 minutes de bonheur ! On avance d'abord lentement le long de la concentracão, on amorce le léger virage à notre droite et là, un flot de lumière nous aveugle. On s'émerveille devant ce sambodrome bondé de ses 60 000 spectateurs. On se laisse alors entraîner par le rythme puissant et envoûtant de la bateria, et s'ensuivent alors 80 minutes de folie et de liesse générale, à danser, sauter, chanter ... (difficilement descriptible !).Ce n'est qu'au petit jour que l'on reprend le métro pour rentrer à l'hôtel, éreintés, vidés, mais tellement heureux, les échos de la chanson résonnant encore dans notre tête !
Une nuit inoubliable ...
C'est sûr, on y retourne à Rio en 2001 !!!
Article "O DIA", 5 mars 2000
Article "O GLOBO", 23 février 2000
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